Le temps, la distance et l’intuition…
Le temps, la distance et l’intuition…

Le temps, la distance et l’intuition…

Pour la dixième année consécutive, le club d’aïkido de Canéjan accueillait sur les tatamis du dojo communal Stéphane Le Derf, un professeur d’aïkido 5e dan. Tout ce week-end de Pâques, ce pédagogue attentif et jovial qui enseigne dans toute l’Europe anima une rencontre autour du thème de la distance, du « ma-aï » dans les arts martiaux pour une trentaine de pratiquants venus d’un peu partout en France dont l’âge allait de 12 à 73 ans. Stéphane Le Derf commença la pratique de l’aïkido il y a une quarantaine d’années, et, très vite impliqué dans les progrès de cet art, il suivit des maîtres prestigieux comme Saotome, Endo, Yamashima et Ikéda. Saotome surtout marqua sa pratique et Stéphane trouva chez ce maître qui fut un des derniers élèves du fondateur de l’aïkido, le très respecté maître Ueshiba, la base de ce qu’il enseigne. Très engagé, en 1993, Stéphane partit vivre quatre ans aux Etats Unis pour recevoir au plus près l’enseignement de maître Saotome. Ce week-end, Stéphane a fait profiter les pratiquants de son immense savoir : la distance, en japonais c’est le mot « ma », dans les arts martiaux, on parlera de « ma-aï », l’intervalle de la rencontre avec l’autre. Peu à peu, avec patience, Stéphane les a aidés à construire ce lien entre le temps et la distance dans la pratique martiale : Dans un premier temps, on « reçoit » l’initiative de l’attaque du partenaire : c’est lui qui parcourt le chemin et on répond par une projection ou un mouvement, dans un second temps, chacun fait sa part du chemin et on « construit » la réponse avec le mouvement du partenaire, dans un troisième temps, on anticipe son attaque et on parcourt la plus grande partie du chemin. Pour travailler cela, Stéphane s’est servi des techniques à mains nues, mais aussi de la pratique au sabre simple et aux deux sabres, une des particularités de l’enseignement de Saotome, ces armes étant symbolisées par des sabres de bois. Dans une excellente ambiance de bonne humeur et de partage, les pratiquants ont tous, quel que soit leur niveau, profité de ces deux jours intenses et engagés, nul doute que leur pratique hebdomadaire n’en soit bonifiée !

Avril 2024 – Article également publié dans le journal « Sud-Ouest »

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