Comme les escrimeurs français du XVIe siècle qui portaient deux armes, l’épée et la dague, les samouraïs japonais portaient deux sabres, le long, le katana, et le court, le wakizachi. Au cours du temps, une escrime spécifique avec ces deux armes s’est développée, le niten ichi, deux cieux en un. Le fondateur de ces techniques à deux mains est le légendaire Miyamoto Musashi (1584-1645), ce héros ne fut vaincu qu’une fois par un combattant qui se servait d’un bâton moyen, celui que nous utilisons en aïkido. L’escrime à deux sabres, en développant l’ambidextrie, permet de travailler la précision des gestes, l’indépendance des mouvements et, d’une manière générale, un autre positionnement du corps dans une distance modifiée. A Canéjan, nous avons la chance (entre autres) d’avoir un enseignant formé par le maître Saotomé qui pratiquait cette escrime à deux sabres et son adaptation en aïkido aux techniques à mains nues. Il s’était, en partie, inspiré du fondateur de l’aïkido qui maîtrisait le tessen, l’éventail de guerre. Cette spécificité de la pratique à deux sabres change la perception de la distance et du temps du combat. Elle permet, par la suite, une bien meilleure réalisation des techniques qui demandent une autonomie et une coordination des deux bras. C’est un des rares clubs en France où cette pratique est enseignée.
Date de parution au MAG de la commune de Canéjan : Septembre 2023